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Quel est l’intérêt d’une expérience client omnicanal et fluide ? Ce sketch de Anne Roumanoff est un très bel exemple d’une relation client mal gérée et absolument pas fluide. Elle n’utilise pourtant que 2 canaux de communications avec sa banque pour tenter de joindre son banquier : le call center par téléphone et l’agence bancaire physique.

Vous pouvez passer le début de la vidéo (et sauter également la blague sur les portugaises) en allant en 2:43 pour voir Madame Lemonsu appeler sa banque via la call center.

Anne Roumanoff joue le rôle de la bouchère qui veut parler à monsieur Ben Kaoud son banquier pour savoir « où en sont ses économies » dans un contexte d’inquiétante crise économique, de la perte de AAA, et de la dette grecque. Elle tombe sur madame Dubreuil, et lui demande si elle est la petite blonde de l’accueil ou la petite brune du fond. Madame Dubreil avec un léger accent lui répond que non, elle est au Maroc, sur une plateforme. Tout ça ne semble pas très clair pour madame Lemonsu. « Quoi ma banque a déménagé au Maroc? » Non, juste les gens qui répondent au téléphone.

La suite est typique d’un problème de fluidité dans la relation client. Madame Lemonsu voudrait parler à Monsieur Ben Kaoud, son banquier. Mme Dubreuil lui demande de patienter. « Quoi ? Vous allez appeler du Maroc pour savoir si mon banquier qui est à 800 mètres de chez moi peut me parler? » Mais Monsieur Ben Kaoud ne répond pas, et il ne rappellera jamais.

La suite des 12 travaux de Madame Lemonsu continuent le jour où elle décide d’aller voir son banquier en chair et en os, en se rendant directement à la banque. Si sa banque a encore un établissement physique, cela doit bien être pour rencontrer des gens. Elle se trouve face à la personne de l’accueil qui lui demande si elle a rendez-vous. Non, Madame Lemonsu n’en a pas alors elle veut bien en programmer un. Ce n’est pas possible non plus, pour fixer un rendez-vous, il faut téléphoner !

Ce sketch certes exagéré montre bien que les différents canaux de communication de cette banque ne communiquent pas entre eux.

Je vous laisse savourer la fin du sketch (attention spoiler) et découvrir la seule solution que Madame Lemonsu a trouvé pour parler à son banquier: elle devient hystérique. On peut faire un parallèle avec Les 12 travaux d’Astérix : Astérix et Obélix doivent obtenir le laissez-passer A-38 dans la maison qui rend fou. Ils ne parviendront à l’obtenir qu’en inventant eux mêmes un faux formulaire qui rendra le système encore plus fou. Dans la vraie vie, ce sont les clients qui son déboussolés. Disons en termes plus marketing qu’ils sont insatisfaits des services qui leur sont proposés. La bouchère devrait songer à changer de crèmerie.

Adobe tenait une conférence le 24 mars 2015 sur l’expérience client omnicanal.

Les marketeurs ont déjà pris conscience que l’expérience client est un élément fort de différentiation de leur marque. C’est ce qu’a rappelé Christophe Marée, directeur du digital marketing Adobe. La qualité de service ou du produit arrive après, ainsi que la diversité de l’offre ou le prix. La priorité est donc bien de comprendre le parcours client omnicanal et de veiller à la cohérence des différents messages émis via les différents touchpoints. Pour cela, il va falloir former les équipes aux nouvelles technologies qui vont permettre cette connaissance client et la cohérence des messages.

Le groupe Adobe propose des services qui vont permettre d’une part de créer du contenu et d’autre part de gérer ce contenu numérique. L’entreprise se positionne sur les deux aspects avec pour argument la communication et la cohérence des différents canaux grâce à une seule plateforme qui gère l’ensemble.

Le nouveau challenge du marketing consiste en trois grands pôles qu’il faut savoir gérer en même temps et de façon cohérente, selon François Laxalt, senior product marketing manager chez Adobe: la gestion des données – les messages offline et online – la gestion de contenu.

Pour cela, Adobe propose sa solution Adobe Marketing Cloud avec 8 solutions différentes. Chacune de ces solutions répond à un besoin spécifique tout en pouvant communiquer avec les autres. Par exemple, une cible identifiée grâce à l’outil « Analytics » pourra être exporter et utilisée dans l’outil « Campaign ». Et bien sûr, le socle de cet ensemble d’outil, ce sont les données.

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Adobe Campaign et l’expérience client cross canal.

Adobe a racheté en 2013 l’éditeur de logiciel Néolane dédié à la gestion des campagnes marketing. La société a intégré ce service à son offre en la renommant Adobe Campaign. L’outil est déjà utilisé par plus de 550 clients dont PMU, Danone, adidas, Auchan, Samsung, Yves Rocher, Accor, Axa.

La mort de l’emailing avait pourtant été annoncée il y a quelques années, à tort. Il reste en réalité un canal très efficace. Le ROI de l’email reste élevé même si celui-ci tend à décroître. Un dollar dépensé en emailing rapportait en moyenne 37 dollars aux USA en 2014 versus 58 dollars en 2004 (Source: The Direct Marketing Association (DMA), The Power of Direct Marketing, 2009-2010).

L’omnicanal ou la nécessité de gérer et optimiser ses contenus sur l’ensemble de ses canaux de communication.

Avec 67% des clients Adobe qui utilisent 3 canaux de communication, une stratégie multicanal et des outils omnicanaux deviennent cruciaux. L’email marketing ne suffit pas à lui tout seul pour une relation client efficace. Dans la chaîne de restaurants Hippopotamus, la carte de fidélité identifie le client et son ticket de caisse peut ainsi être personnalisé.

Les outils permettent aussi d’optimiser le contenu des messages. Barnes & Nobles a ainsi un contenu qui est optimisé en fonction des attentes et des goûts de leurs différentes cibles. Et cela génère des ventes additionnelles par rapport à une communication non ciblée.

Adobe Campaign peut interagir avec d’autres outils Adobe comme par exemple Adobe Analytics. Il est possible de définir une audience sur Adobe Analytics: par exemple ceux qui viennent sur le site au moins 2 fois par semaine sans faire d’achat. Cette cible peut être transférée sur Campaign pour préparer un emailing personnalisé. Autre exemple intéressant: les produits recommandés pour un internaute qui s’affichent dans sa newsletter seront également les mêmes sur le site et l’application.

Pourquoi la personnalisation et l’optimisation du contenu sont cruciaux ?

La pression marketing est considéré à tort comme le volume de messages qui sont envoyés à un destinataire. La chercheuse en marketing Andrea Micheaux a montré dans un article du Journal of Advertising en 2011 que la pression marketing véritablement ressentie par le consommateur ne dépend pas tellement du nombre de messages mais des efforts qui lui sont demandés pour lire ces messages. Et si les messages reçus leurs semblent pertinents et intéressants, l’effort est faible. Ainsi, la pression marketing dépend plus de l’intérêt des messages plutôt que de leur quantité.