Nous voyons tous des publications sur LinkedIn qui n’ont rien à voir avec le monde de l’entreprise … ou alors de loin. Ce sont des citations de personnes plus ou moins célèbres, des préceptes de vie, des petites bandes dessinées, des posts plus ou moins humoristiques. Je me suis amusée à faire une compilation de ce que je voyais apparaître de façon quotidienne sur ce réseau social professionnel.

Si vous ne savez pas quoi partager sur LinkedIn, si vous ne voulez pas être original et professionnel, ne cherchez plus, voici les maraudes mi-humoristiques mi-spirituelles de la communauté Linkedin.

Cet article n’est pas un coup de gueule, c’est mon article léger de l’été. J’ai sûrement relayé moi-même ce genre de publications. Un like est si vite arrivé de nos jours !

Tout se perd ma pauvre Lucette

Le café serait moins cher avec un sourire et un SVP. Les gens sont devenus mal polis, tout se perd de nos jours. Cela permet de relancer la thématique du manque d’éducation des enfants, tout un programme en perspective. L’histoire ne dit pas si le serveur aussi doit être aimable et souriant.

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Les réflexions profondes sur la vie

Vous avez remarqué que les phrases niaises, ça passe mieux en anglais ? Le pire, ce sont les commentaires du type « So true ! ».

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Trop con-cernés pour innover

Vous êtes dans une entreprise ringarde qui est en train de se faire ubériser ? Faites-vous plaisir et publiez cette fameuse image qui montre l’inventeur de la roue que personne n’écoute. Existe en noir et blanc, en couleur, en version Lego.

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La différence entre le bon manager et le mauvais manager

Alors, le mauvais manager, il manage. Et le bon manager, il manage aussi … mais c’est pas pareil. Vous trouvez que votre boss correspond à la colonne de gauche ? Et vous, vous vous retrouvez plutôt sur la colonne de droite ? C’est parfait.

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Le changement c’est bon pour le voisin

Le changement c’est maintenant … ou pas. J’ai souvent vu cette petite BD depuis le début de l’année avec les débats autour de la loi El Khomri.

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La vie c’est difficile … but never give up

Les citations des entrepreneurs comme Steve Jobs ou Richard Branson ont le vent en poupe sur Linkedin. Mais celui que j’ai beaucoup vu cette année, c’est Jack Ma, le fondateur du site Alibaba. ll a vécu le conte de fée de l’entrepreneur: il a été rejeté par des universités et des entreprises prestigieuses mais un jour il a trouvé son business charmant. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de clients.

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Les citations d’Einstein

Les citations d’Einstein forment une catégorie à elles seules. Le simple fait de citer son nom semble induire de la suprême intelligence. Je retrouve souvent cette phrase qui lui est attribuée: « If you can’t explain it simply you don’t understand it well enough. » En fait, rien ne prouve qu’Einstein a dit ça. Cela viendrait plutôt d’un poète français du 17ème siècle, Nicolas Boileau-Despréaux, qui a écrit: « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. »

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Pour être plus efficace et 100% inspiré, il existe même le Best Of d’Albert avec ses 21 meilleurs titres. Si vous n’arrivez pas à lire, ce n’est pas grave. En réalité, l’important c’est de liker.

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L’humain c’est bien

On retrouve beaucoup de phrases autour du management qui rappellent que les salariés sont la clé du succès d’une entreprise. Vu le nombre de personnes qui likent ce genre de phrases, je dirais qu’il existe un malaise dans le monde de l’entreprise.

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On est tous des winners …

On doit croire en nos rêves, il ne faut pas écouter toutes ces personnes négatives autour de nous. Et de toute façon, ce n’est pas grave, l’échec est quasi glorifié sur Linkedin. C’est même recommandé d’avoir connu un minimum d’échecs. Bizarre que Linkedin n’ait pas encore mis sur sa liste de compétences « champion du monde en cash burn ».

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Je me tire une balle dans le pied

Un post qui explique ce qu’est le marketing avec une madeleine à 30 centimes, un muffin à 2,50 € et un cupcake à 5,50€. Ces trois produits ne seraient au final pas si différents les uns des autres … excepté leur marketing.

Cette image n’est pas uniquement postée par des ingénieurs qui se battent contre l’existence des cupcakes et du marketing mais par les personnes qui travaillent dans le marketing.

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On a 40 ans, soyons réac

Nous sommes en pleine fièvre Pokémon Go. Je vois pleins d’articles sur la stratégie digitale autour du jeu, c’est logique, tout le monde veut en être. Et puis j’ai vu ce post complètement réactionnaire apparaître sur mon Linkedin : si tu as 40 ans, tu dois paniquer car la génération qui va payer ta retraite joue aux Pokémons.

Jouer à Pokémon Go serait donc une activité stupide. En effet, il ne s’agit pas de trouver une solution au changement climatique mais bien d’un jeu.

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Linkedin est un repaire de génies

Je pensais que les gens n’aimaient pas les maths … je me suis trompée. Les tests de maths et autres énigmes géométriques enflamment Linkedin . Il est parfois demandé de ne pas spoiler la réponse dans les commentaires, mais seulement de liker … c’est quand même moins drôle si on peut pas montrer qu’on est super intelligent.

Il paraît que ces tests sont moins inoffensifs qu’il n’y paraît. Tout d’abord ils ne sont pas si difficiles que ça. Et cela serait un moyen pour des personnes malveillantes de s’attaquer au réseau social.

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Et si tous ces petits messages n’étaient pas si innocents ?

J’avais envie d’écrire cet article pour m’amuser mais en y réfléchissant un peu, et en fouillant un peu sur le net, on trouve toujours un chercheur qui a travaillé sur le sujet. Selon le psychologue Christopher Hedges, tous ces posts, ces citations, ces leçons de vie auraient un effet déprimant sur ses lecteurs. Ils sont le reflet de ce qu’il dénonce: la dictature de la pensée positive. Ces citations nous rappellent à quel point notre chef ou notre entreprise est nul (voire les deux!). Si on n’aime pas son travail, c’est de notre faute, on l’a mal choisi (merci Confucius). Comme Jack Ma, on s’est fait recalé par des recruteurs, mais on n’est pas encore devenus des super-entrepreneurs. Pire, on achète même des cupcakes à 5 € l’unité !

J’ai bien envie de chercher une citation pour dénoncer tout ça et de la publier sur LinkedIn.

Hervé Pépin, responsable de l’atelier mobilité et media sociaux du Sncd et président de Nexize est venu présenter les nouvelles règles du jeu sur les réseaux sociaux lors du salon e-commerce paris 2015 qui s’est déroulé du 21 au 23 septembre 2015 à Paris. L’occasion de rappeler quelques chiffres clés sur les réseaux sociaux, de parler de la puissance du réseau social Facebook, de l’importance d’avoir son application ou pas, de l’emailing et d’un peu de data.

Le mobile et les réseaux sociaux.

Les derniers chiffres issus du baromètre annuel des usages des internautes de la SNCD montrent à quel point la consommation de contenu a irrémédiablement changé avec internet et surtout avec la place de plus en plus grande du mobile. La grande majorité des français a accès à internet: 55 millions d’internautes sur une population totale de 66 millions d’habitants. Et c’est désormais le mobile qui est devenu le premier moyen d’accès à internet.

Et que font les mobinautes sur leur téléphone ? Ils vont sur Facebook. A lui seul, le réseau social représente 20% du temps passé sur les applications mobiles. Facebook déclare aujourd’hui 1,49 milliards d’utilisateurs actifs et quasiment 1 milliard d’utilisateurs quotidiens. 655 millions ne se connectent que sur mobile. Avec 1,8 millions de like par minute, Facebook est devenu un carrefour d’audience massif pour les marques qui représente à lui seul plus de 7% de dépenses publicitaires sur internet.

La palette d’outils mis à disposition par Facebook pour les marketeurs s’élargit de plus en plus. Il est possible de générer plus d’engagement sur les publications des marques (car sans investissement publicitaire, le taux de reach est faible et les fans ne voient tout simplement pas le post de la marque). Il est désormais possible de cibler des populations spécifiques, de travailler sur le téléchargement d’une application, de promouvoir une entreprise au niveau local.

Le paradoxe pointé par Hervé Pépin est que Facebook a désormais une meilleur connaissance client que les marques elle-mêmes, et que cela risque de s’amplifier. En tant que plateforme publicitaire, Facebook a tout intérêt à développer le temps passé sur son site et son application. Les marques doivent donc apprendre à utiliser les réseaux sociaux comme une source supplémentaire de connaissance client en  exportant une partie de la data disponible sur facebook versus leur propre base de donnée client.

Brand content: responsive et social.

En 2015, Google a changé son algorithme pour favoriser les sites responsive c’est-à-dire ceux qui s’adaptent aux mobiles. Pourtant, en France, 64% des sites ne sont pas adaptés au mobile selon le panel yooda (avril 2015). Ces sites sont donc pénalisés par l’algorithme de référencement Google.

Les sites de marques doivent donc proposer un expérience adaptée au mobile et leur contenu doit renvoyer vers les réseaux sociaux. Il est important pour les marques de pouvoir comprendre et identifier les internautes qui partagent leur contenu et pour quelles raisons. Là encore, cette connaissance des ambassadeurs d’une marque ne doit pas être laissée aux réseaux sociaux.

Une application pour ma marque: pas forcément.

Si on assiste bien à une explosion de la part du mobile dans les usages, on pourrait croire que le développement d’une application mobile pour les marques soit la nouvelle priorité. Si l’application d’une marque ne fournit pas un service différent de celui offert par le site, elle aura du mal à émerger et à rentrer dans les habitudes d’utilisations des mobinautes. Hervé Pépin rappelle également qu’il faut que la marque ait les moyens de promouvoir fortement l’application afin d’être visible et donc téléchargée. L’application mobile reste encore optionnelle en 2015.

L’email: toujours là.

L’email demeure un canal d’actualité efficace dans un programme relationnel avec un ROI élevé. L’emailing devient plus automatisé et plus personnalisé. Il doit bien sûr être responsive pour que la consultation sur mobile procure une expérience positive. Et sa performance doit être analysée.

La data, pour comprendre.

Au final, les marketeurs ont à leur disposition de nouvelles sources de compréhension et de connaissance de leurs clients qu’il faut intégrer à leur propre base de donnée marketing et à leur segmentation client. Qui sont leur fans ? Leurs clients sont-ils tous fans de leur marque ? Qui sont les fans influents ? Il est urgent de prendre le contrôle de la data afin de garder la maîtrise de sa connaissance client selon Hervé Pépin.

Retrouvez le support de cette présentation sur slideshare.

Crédit photo : Unsplash

Les Mardis du Marketing sont une nouvelle rencontre hebdomadaire organisée par l’agence 1min30, le blog Webmarketing & Co’m et Creapills. A l’occasion de la première session du mardi 15 septembre, Philippe Guihéneuc, directeur général de l’agence The Message Company est venu rappeler les erreurs à bannir de tout message marketing pour éviter qu’il soit aussi tranchant qu’un chamallow. A l’heure où la création de contenu est un enjeu majeur, il est utile de faire ce genre de rappel.

1 – Un message confus.

Le message doit être parfaitement clair sans utilisation de jargon. Cela paraît évident mais pourtant il est souvent difficile de trouver les bons mots, les mots justes pour faire comprendre les bénéfices d’un produit ou de faire comprendre le métier d’une entreprise de façon intelligible.

2 – Une gestion des campagnes en silot.

Le social média a changé cette vision en silot des campagnes marketing. Tout peut être partagé tout le temps par tout le monde. Il faut donc prendre la parole en permanence et ne plus gérer les campagnes marketing uniquement en fonction des événements spéciaux.

3 – Multiplicité et incohérence des campagnes.

Veillez à la cohérence des campagnes et des messages délivrés. Rien n’est plus dévastateur pour une entreprise, un marque (ou un parti politique) de dire une chose le lundi et d’en dire une autre le mardi.

4 – Vouloir faire (trop) court à tout prix.

Il est nécessaire d’aller plus loin que « la petite phrase » pour construire un discours authentique et de qualité. Les consommateurs veulent qu’on leur parle vrai, ils réclament de la vérité et de la transparence de la part des marques et des entreprises. C’est à ce prix qu’une véritable relation peut s’engager avec ses consommateurs et clients.

Pour en savoir plus sur les prochains rendez-vous des Mardis du Marketing.

Crédit photo : Flickr / Pascal/ Cute, edible, or hostile?

La publicité native est arrivée sur internet en 2012. Elle a beaucoup fait parlé d’elle avec la crainte d’un certain mélange des genres. Mais aujourd’hui tous les sites de presse même les plus sérieux et traditionnels s’y sont mis. Je vous propose d’en voir la définition ensemble et de vous montrer des exemples pour chaque type de publicité native.

Monsieur Jourdain avait découvert qu’il faisait de la prose depuis longtemps. Si vous ne connaissez pas encore le terme « publicité native » ou « native advertising », vous allez découvrir que vous y êtes exposé depuis un petit moment.

La publicité native est intégrée au contenu du site

L’IAB France (Interactive Adversiting Bureau) donne la définition du native adversiting dans son livre blanc publié en octobre 2014.

Des formats publicitaires qui adoptent au plus près le design et l’ergonomie du site

Le native advertising est une « famille de formats publicitaires qui adoptent au plus près le design et l’ergonomie du site sur lequel ils se trouvent ». La publicité native se trouve en dehors des emplacements publicitaires classiques ». L’association rappelle cependant dans sa définition que « son caractère publicitaire doit être clairement identifiable par le lecteur » en utilisant des mentions de type: « sponsorisé par », « en partenariat avec », « publicité ».

Les différents formes de la publicité native selon l’IAB.

1. L’IN-FEED SOCIAL : les publicités sur les réseaux sociaux qui sont intégrés aux flux. Les réseaux sociaux s’y mettent tous: Facebook, Twitter et dernièrement Instagram ou Tinder.

Voici un exemple de tweet sponsorisé sur mon fil Twitter pour Canalsat qui me propose de gagner une tablette avant le lancement de la saison 5 de Game of Thrones. Le hashtag #GotS5CestDans est également sponsorisé dans les tendances, à gauche de l’écran.

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2. L’IN-FEED EDITORIAL : un article sponsorisé intégré au contenu d’un site éditorial qui en reprend les codes et le design du site.

Un article dans le NY Times sponsorisé par Netflix pour promouvoir sa série Orange is the new black. Le logo est discret en haut de l’article mais les images rappellent bien l’univers de la série. Une bannière classique promeut la série en bas de l’article.

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Un autre exemple moins subtil avec un article sponsorisé sur le site presse presse-citron.net pour Planzone. Il est bien mentionné avant le titre qu’il s’agit d’un billet sponsorisé.

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3. L’IN-FEED »EXTERNE » : un élément sponsorisé intégré au contenu qui renvoie à un site extérieur comme le site de la marque par exemple.

Cette publicité pour « The Kase » est intégrée à la liste d’articles du site Presse Citron. Lorsque l’internaute cliquait sur l’article, il était redirigé vers le site The Kase de la marque Orange. La mention « En partenariat avec Orange Business Lounge » est en bas à droite.

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4. LES PROMOTED LISTINGS : une mise en avant d’offres commerciales sur le sites de comparaison de produits ou de services. Ces offres commerciales mentionnent le nom du marchand et le prix des produits, et renvoie directement aux sites marchands. Elles sont présentées en reprenant le design du site internet et peuvent donc être assimilées facilement à une information donnée par le site lui-même.

Le comparateur de prix présent sur Les Numériques est un exemple de comparateur sponsorisé et intégré dans le site.

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5. LES MODULES DE RECOMMANDATION : des recommandations intégrées aux contenu éditorial et qui renvoient vers d’autres contenus qui peuvent intéresser le lecteur.

Le magazine Slate propose en bas de ses articles deux types d’articles recommandés: à gauche, il s’agit des articles recommandés sur leur site. A droite, il s’agit de publicité pour d’autres contenus « ailleurs sur le web ». Ces recommandations sont visuellement bien intégrées au site.

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Et pour finir, une façon sympathique de présenter les liens sponsorisés par Le Gorafi (en bas à droite de l’image) : ils ont pour titre « Moins bien sur le web » .

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Crédit photo : Flickr / clement127 / Hi! It’s me!

Les médias sociaux sont une source précieuse d’informations pour les marques qui veulent connaître l’opinion de leurs clients. Les internautes donnent leurs avis sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Instagram. Ils échangent auprès de leur communauté sur des forums. L’information semble donc être disponible et à la portée du marketeur sans plus avoir besoin d’interroger le client directement.

Cependant, le directeur général européen de la société Vision Critical a rappelé lors de son intervention au Printemps des études 2015 que l’analyse des médias sociaux est certes pertinente et intéressante, mais qu’elle ne dit pas tout sur les clients.

Ce que l’analyse des médias sociaux ne vous dit pas sur vos clients

Les consommateurs peuvent désormais s’exprimer librement sur les marques sur internet, mais ceux qui s’expriment ne sont pas forcément représentatifs de l’ensemble des consommateurs. Vision Critical a mené une étude sur les réseaux sociaux et identifié plusieurs profils.

  • Les embusqués, peu actifs sur les réseaux, qui publient au plus une fois par semaine.
  • Les amateurs qui postent 2 à 4 fois par semaine.
  • Les enthousiastes qui postent au mois 5 fois par semaine.

Ecouter uniquement les réseaux sociaux revient à n’écouter qu’une minorité de personnes.

Les enthousiastes sont responsables de 85% des publications sur les réseaux sociaux mais ne représentent que 30% de l’audience média, selon l’étude Vision Critical. Ecouter les réseaux sociaux revient donc à écouter qu’une minorité de personnes.

La communauté virtuelle pour interroger régulièrement ses clients

L’institut Vision Critical propose la création de communautés virtuelles pour compléter l’écoute des réseaux sociaux. Une communauté virtuelle consiste consiste à recruter un certains nombres d’individus pour les faire interagir sur une plateforme et les interroger régulièrement sur un sujet ou une marque. Le suivi longitudinal est ainsi possible puisque les individus sont identifiés et qualifiés, ce qui n’est pas possible sur un réseau social: on ne sait pas toujours identifier une personne dans le temps et sur les différents réseau sociaux ou forums.

Jérôme Rivière, responsable des études marketing Europe pour Meetic, est venu parler de la communauté virtuelle mise en place en France par Vision Critical en 2014. Meetic souhaitait renforcer sa connaissance client pour avoir de nouveaux insights consommateurs de façon plus rapide et plus agile. Le marché de la rencontre amoureuse sur internet est en effet un marché dynamique et challengé avec des concurrents comme Tinder ou Happn.

La communauté virtuelle présente alors plusieurs avantages :

  • Agilité: la possibilité de faire des tests en réel auprès de la communauté et donc de s’adapter rapidement.
  • Consumer centricity: un outil fédérateur au sein de l’entreprise qui permet de mettre le consommateur au coeur de la stratégie.
  • Optimisation du budget études marketing: la possibilité de réaliser des études de façon régulière en interrogeant directement les membres de sa communauté.

Meetic a déjà réalisé plus de 30 études quantitatives via sa communauté virtuelle qui compte 5000 membres, recrutés principalement via leur CRM. Les nouvelles fonctionnalités sont testées via la communauté, et la possibilité de les interroger permet de mieux comprendre les résultats des A/B tests.

Parce que trouver l’âme soeur n’est pas si simple.

En février 2015, le réseau social Twitter déclare 288 millions d’utilisateurs dans le monde (nombre d’utilisateurs actifs mensuels ou  MAU) encore bien loin derrière Facebook. Et le réseau social peine à recruter massivement de nouveaux utilisateurs.

Twitter a aussi du mal à s’inscrire dans le quotidien des utilisateurs. Peu d’entre eux utilisent Twitter de façon quotidienne. Et nombreux sont ceux à abandonner rapidement le réseau social après s’être inscrit sur le réseau.

L’amour est comme l’oiseau de twitter

On est bleu de lui, seulement pour 48 heures

D’abord on s’affilie, ensuite on se follow

On en devient fêlé, et on finit solo

Si vous ne comprenez pas ce couplet du dernier tube de Stromae, vous faites sûrement partie de ces twittos perdus.

Pourquoi les twittos padawan quittent Twitter ?

La Deutsche Bank a réalisé une étude sur Twitter auprès de 1100 américains dont certains avaient cessé d’utiliser Twitter.

Les principales raisons évoquées sont le fait que l’information est disponible ailleurs (82%), que l’information n’est pas pertinente (77%), que le nombre de tweets est trop élevé et qu’on ne peut pas les filtrer (76%). Certains ont tout simplement oublié d’y retourner après leur inscription (68%). Les autres raisons étaient le manque d’images et de photos (54%), trop de tweets sur le même sujets (49%), pas assez d’amis sur ce réseau (47%).

En résumé, les jeunes twittos se sont sentis perdus et seuls au milieu de tous ces hashtags. Quand on leur demande ce qui pourrait être amélioré sur Twitter, ils demandent tout d’abord un peu plus d’ordre: un meilleur tri des tweets à 80% (un peu comme Facebook au grand désespoir des annonceurs). Ils veulent y trouver leur amis (67%) et pouvoir partager des photos ou des vidéos (66%) .

Ils sont 62% à demander des explications plus claires. Je trouve ce chiffre peu élevé, les répondants ont peut être ont eu mal à avouer qu’ils avaient besoin d’aide pour devenir des Twitter Jedis. Ils auraient pourtant raison de demander de l’aide car il suffit d’aller voir la définition Twitter sur Wikipédia qui ressemble à un mode d’emploi compliqué.

Ce que j’entends autour de moi sur Twitter ressemble en effet à ça: « Twitter, ça sert à quoi au final ? C’est le bordel sur Twitter ! C’est quoi un hashtag ? Et un dièse ? C’est quoi la différence entre un hashtag et un arobase ? Je les trouve où les hashtags ? Je sais pas quoi twitter de toute façon ! Je fais comment pour avoir des followers ? C’est nul, je n’ai que 4 followers ! » Avant de répondre à toutes ces questions, il faut d’abord comprendre à quoi sert Twitter et ce qui en fait un réseau social différent de Facebook ou Instagram.

L’instantanéité: la force de Twitter

Il faut l’admettre, il faut comprendre 2 ou 3 trucs pour utiliser Twitter. Mais la grande force de Twitter, ce n’est pas tant d’y retrouver ses amis et sa famille (il y a Facebook ou Snapchat pour ça) ni de poster des photos (il y a Instagram pour ça) ni de rêvasser (il y a Pinterest pour ça). La force de ce réseau social c’est son instantanéité. Les nouvelles vont vite, et elles arrivent de plus en plus souvent en premier sur Twitter.

C’est pourquoi il y a un groupe bien particulier qui adore Twitter : les journalistes (et aussi les personnalités politiques mais c’est pour que les journalistes parlent d’eux).

La récente innovation importante de Twitter est de proposer le partage de vidéo avec Periscope. Là encore, il ne s’agit pas d’un partage classique de type Facebook ou Youtube. Periscope permet le partage en direct des vidéos qui sont visibles par tous.

La première façon d’utiliser Twitter et de profiter de son instantanéité est tout simplement de s’abonner à des comptes de médias ou de personnes qui tweetent sur ce qui vous intéresse. Vous aurez tous les liens vers les derniers articles de vos journaux préférés au même endroit. La course aux nombres de followers n’est pas obligatoire pour utiliser Twitter (mais utile pour briller en société).

Crédit photo : Flickr / Rob Young / Indiana Jones in Grass

Quand le présentateur John Oliver parle du native advertising dans son émission Last Week Tonight sur HBO, il n’hésite pas à dénoncer ce nouveau type de publicité arrivé sur internet en 2012. Comme toujours, il touche là où ça fait mal et c’est très drôle.

La publicité native est intégrée au contenu du site

La publicité classique se trouve sur des zones spécifiques, des bannières le plus souvent. Ce n’est pas le cas de la publicité native: elle fait partie du contenu du site sous différentes formes. Par exemple, il peut s’agir  d’un tweet sponsorisé, d’une publication sponsorisée sur facebook mais également d’une publicité qui prend la forme d’un article complet sur un site. Ces publicités ressemblent donc à des news, mais elles n’en sont donc pas, ce qui énerve John Oliver.

Par exemple, Swiffer a sponsorisé un article sur le site d’infotainment Buzzfeed: 9 Ways Cleaning Has Become Smarter. John Oliver mentionne également un article sponsorisé par GE: 10 Lifechanging Ways To Make Your Day More Efficient. Le journaliste plaisante sur l’existence d’un article qui s’appellerait « Les 11 animaux marins qui méritent de mourir » sponsorisé par BP (ce dernier article étant bien sûr une blague). Il explique que même sa chaîne fait de la publicité pour son émission Last Week Tonight en faisant du native advertising sur Buzzfeed !

Quelle différence avec le publi-reportage de nos bons vieux magazines papier ?

Intégrer de la publicité en le faisant ressembler au contenu rédactionnel existe depuis longtemps: c’est du publi-reportage ou du publi-rédactionnel. La publicité pour le produit fait alors partie d’un article qui ressemble fortement à un article du magazine. Le placement de produits dans les magazines est également très proche de cette pratique. L’idée n’est donc pas nouvelle.

Ce qui change avec le publi-rédactionnel sur internet, c’est la possibilité  d’aller encore plus loin dans l’intégration de contenu.

  • La diversité des formats: Les possibilités d’intégration sont plus diverses sur internet. Il peut s’agir d’articles, mais également de recommandations d’articles, de tweets sponsorisés, de tendances sponsorisées sur Twitter, de publication sponsorisés sur facebook, de listes promotionnelles etc … . Il reste sûrement des choses à inventer, la seule limite étant la créativité.
  • Une intégration facilitée: le contenu s’adapte plus facilement aux chartes graphiques de tous les sites sur le web par rapport aux papier.
  • Une expérience utilisateur censée être plus positive car la publicité est intégrée au contenu et encore plus pertinente pour l’internaute.

Des lecteurs qui n’identifient pas encore très bien le contenu sponsorisé ?

Dans sa définition du native advertising, l’IAB France rappelle que cette publicité doit pouvoir être identifiée comme telle par des mentions de type « sponsorisé par ». La critique de John Oliver porte sur la visibilité de ces mentions.

Une étude réalisée pour l’IAB en 2014 sur la perception de la publicité native auprès de 5000 internautes américains  donne des résultats assez mitigés. Les lecteurs de journaux business et loisirs étaient respectivement 82% et 85% à déclarer qu’il était facile d’identifier qu’il s’agissait de contenu sponsorisé. Mais ce chiffre n’était que de 41% auprès des lecteurs de journaux généralistes.

Est-ce que les lecteurs vont avoir confiance dans ce contenu sponsorisé par une marque ? Là encore, l’étude réalisée pour l’IAB est positive. Cette étude conclut que les lecteurs américains sont réceptifs à ces publicités si le contenu est pertinent pour eux, si ce contenu est en lien avec la marque, et si le lecteur a confiance en cette marque. L’adéquation entre le site et la marque doit également rester pertinent.

Les sites d’infotainment comme Buzzfeed, Minute Buzz, Topito ou encore Démotivateur sont devenus des champions toutes catégories de ce type de publicité native. Leur contenu est assez léger et le contenu créé par les marques l’est aussi. Ari Cohen, cofondateur du site demotivateur.fr déclare d’ailleurs ne pas engager de journalistes. « Internet est pourvu d’histoires très intéressantes qu’on peut partager avec notre communauté » (Emission Le Tube sur Canalplus – Avril 2014).

Aujourd’hui, les sites des journaux traditionnels s’y sont tous mis: le NY Times, Vanity Fair, Forbes, Le Monde, Le Parisien, L’Equipe, Elle, 20 Minutes, Libération. Ces journaux ne peuvent pas se passer de cette nouvelle source de revenus appréciée des annonceurs.

La publicité native a donc de beaux jours devant elle. Elle s’adapte d’ailleurs très bien à la publicité mobile, qui va continuer sa croissance effrénée en 2015.

La scientifique Jennifer Golbeck explique comment le réseau social Facebook en sait plus sur nous que ce qu’on lui dit.

On pourrait penser que Facebook ne connaît que les informations qu’on veut bien transmettre (et c’est déjà beaucoup): notre âge, nos amis, notre famille, nos goûts, nos centres d’intérêt, nos activités, nos voyages. Vous avez tort si vous pensez cela, Facebook sait également ce que vous ne lui dites pas. Comment ? Tout en simplement en le déduisant grâce à toutes les informations que vous lui fournissez, même celles qui peuvent vous paraître insignifiantes. Les scientifiques sont en effet en mesure de créer des modèles qui prédisent des informations non déclarées.

En 2012, on avait beaucoup parlé de Target. Ce distributeur américain avait envoyé des bons de réductions à une adolescente de 15 ans pour des produits de puériculture: Target savait que la jeune fille était enceinte avant son père. Comment ont-ils fait ? Ils l’ont prédit en observant des petits changements dans sa consommation, même des petits détails comme l’achat d’un peu plus de vitamines, l’achat d’un gros sac qui peut servir de sac à langer (mais qui n’en est pas forcément un), l’achat un peu plus important de lotions hydratantes. Or tous ces petits détails mis bout à bout permettent d’en déduire qu’une femme est probablement enceinte, car tous ces petits détails ont déjà été observés auparavant.

De la même façon, Jennifer Golbeck explique qu’elle a développé un  modèle qui permet de déterminer tout ce que vous n’avez pas déclaré sur les réseaux sociaux comme Facebook: votre sexe, votre âge, mais également vos opinions politiques, votre religion, la confiance que vous accordez à vos amis, votre intelligence.

Au fait, aimez-vous les frites ondulées ?

Il se trouve que si vous les avez aimé sur Facebook, il se pourrait bien que votre QI soit supérieur à la moyenne. Si vous ne voyez pas le rapport, c’est normal. Ce n’est pas parce que vous aimez les frites ondulées que vous êtes intelligent. En revanche, il se trouve que beaucoup de personnes avant un QI élevé ont déclaré qu’ils les aimaient. Or nous avons tendance à être amis avec des gens qui nous ressemblent. Résultat, le like de la frite ondulée s’est propagé dans un groupe d’amis et il se trouve que le premier like est peut-être venu de quelqu’un qui s’est dit qu’il avait envie de manger des frites entre deux cours de physique quantique. Les likes, ça se propage comme les virus: en touchant les gens autour de nous.

« Si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit »

La question est de savoir comment toutes ces données vont être utilisées et à qui elles appartiennent. Aujourd’hui, les utilisateurs des réseaux sociaux ne sont pas maîtres de leurs données et de leur utilisation. Jennifer Goldbeck ne pense pas que la solution viendra du pouvoir politique. Le business model des réseaux sociaux est basé sur l’utilisation des données personnelles, donc rien à attendre de ce côté non plus.

Afin de reprendre le contrôle des données personnelles, elle propose d’utiliser la science et propose deux pistes :

  • En informant l’utilisateur à chaque fois qu’il partage une information personnelle, il risque de partager également d’autres informations. Cette solution me paraît un peu compliquée à mettre en oeuvre concrètement.
  • En mettant à disposition des internautes des outils leur permettant de crypter leur informations. Les internautes pourraient alors partager les informations qu’ils désirent partager de façon plus éclairée. Là encore, cela me semble compliqué dans l’absolu. Si nous refusons que Facebook utilise nos données, alors on ne peut plus utiliser Facebook.

De la même façon que les réseaux sociaux, de nombreux sites d’informations sont gratuits sur le net. En échange, les internautes sont exposés à des publicités qui génèrent des revenus pour l’éditeur du contenu. Le logiciel AdBlock permet de bloquer ces publicités: c’est donc bien une solution technique qui est proposée aux internautes pour contourner ce modèle. En riposte, certains sites n’ont pas hésité à bloqué le contenu aux internautes utilisant des adblockers. Et des start-ups se créent déjà pour contrer ces adblockers et à leur tour les bloquer ! La guerre vient juste de commencer.