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La social data a donc le droit à un V supplémentaire: la Visibilité. Ces données générées par les utilisateurs sont en effet visibles. On pourrait croire que cette donnée est facile à recueillir et quasi gratuitement. Ce n’est pas le cas.

Des données en partie privées

En réalité, seule une partie de la social data est visible par tous.

  • Certains réseaux sociaux sont publiques: c’est le cas de Twitter, Instagram, Flickr, Youtube.  Les publications sont accessibles à tous.
  • D’autres réseaux sociaux fonctionnent majoritairement en mode privé. La plupart des profils Facebook ne sont pas publics. En revanche, les commentaires publiés sur les pages de marques, de journaux ou de personnalités sont bien publics.
  • Les conversations des utilisateurs sur les applications de messagerie comme Googlehangout, Messenger, Whatsapp, Wechat sont privées. Elles ne peuvent pas être analysées par un tiers.
  • Les discussions sur les forums peuvent être publiques ou privées.

L’ensemble des contenus et discussions par les utilisateurs sur les réseaux sociaux ou les forums ne sont donc pas visibles. Seules les données visibles peuvent être collectées pour être analysées. Collecter les données privées est illégal et relève du hacking de données.

Le scraping de données

De nombreuses données sont visibles sur internet. Avant de les analyser, encore faut-il les collecter. Plusieurs options sont possibles.

Il est parfois possible de recueillir les données via une API. C’est le cas par exemple des réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook. Dans le cas de Twitter, leur APIs était plutôt ouverte il y a quelques années. Mais cela est désormais quasiment terminé. L’API publique de Twitter permet de récolter quelques milliers de tweets par jour, et vous n’avez pas accès à l’historique des tweets. Depuis que Twitter a racheté la société GNIP en 2015, il faut passer ce fournisseur de données pour récupérer les tweets, ainsi que l’historique des tweets. Et bien sûr, ce service est payant.

Quand cela n’est pas possible, les données d’un site web peut être recueillies en utilisant des techniques de scraping. Selon la définition Wikipédia, le web scraping (parfois appelé harvesting) est une “technique d’extraction du contenu de sites Web, via un script ou un programme, dans le but de le transformer pour permettre son utilisation dans un autre contexte”. C’est un peu comme si on faisait du copier-coller du contenu d’une page, sauf que le scraping est réalisé par un robot qui s’en occupe.

Il faut donc coder ces robots. L’écriture de ces programmes est réalisée par des développeurs. Cette première étape nécessite donc des compétences techniques spécifiques d’écriture de scripts. Ces programmes doivent être adaptés en fonction des sources crawlées. Par exemple, le programmeur qui veut scraper des commentaires Youtube doit indiquer dans son programme quels éléments il veut extraire (le titre de la vidéo, l’auteur de la vidéo, la date de la vidéo, le contenu du commentaire, la date du commentaire, le pseudo de l’auteur du commentaire). Il doit indiquer également au programme de cliquer sur la petite flèche pour faire défiler plus de commentaires, et y avoir accès. Il doit en effet reproduire le comportement humain, ou du moins ses clics.

L’auteur du script doit donc comprendre la structure du site web et de la base de données. Ainsi, “la vraie difficulté du scraping consiste à traiter les bonnes pages et les bons éléments au sein de ces pages pour extraire les informations désirées”. Ce travail doit être fait pour chaque site web, chaque plateforme. Le programme doit être mis à jour quand la structure du site web change.

Une fois que le programme a été écrit, les robots vont scraper le contenu. Cette étape n’est pas instantanée, elle peut prendre plusieurs heures, jours ou semaines en fonction de la quantité de données à recueillir.

Dans tous les cas, l’étape de recueil de données sociales est une étape qui nécessite du temps et de l’argent. La social data est certes visible mais elle ne se laisse pas cueillir si facilement.

Nous voyons tous des publications sur LinkedIn qui n’ont rien à voir avec le monde de l’entreprise … ou alors de loin. Ce sont des citations de personnes plus ou moins célèbres, des préceptes de vie, des petites bandes dessinées, des posts plus ou moins humoristiques. Je me suis amusée à faire une compilation de ce que je voyais apparaître de façon quotidienne sur ce réseau social professionnel.

Si vous ne savez pas quoi partager sur LinkedIn, si vous ne voulez pas être original et professionnel, ne cherchez plus, voici les maraudes mi-humoristiques mi-spirituelles de la communauté Linkedin.

Cet article n’est pas un coup de gueule, c’est mon article léger de l’été. J’ai sûrement relayé moi-même ce genre de publications. Un like est si vite arrivé de nos jours !

Tout se perd ma pauvre Lucette

Le café serait moins cher avec un sourire et un SVP. Les gens sont devenus mal polis, tout se perd de nos jours. Cela permet de relancer la thématique du manque d’éducation des enfants, tout un programme en perspective. L’histoire ne dit pas si le serveur aussi doit être aimable et souriant.

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Les réflexions profondes sur la vie

Vous avez remarqué que les phrases niaises, ça passe mieux en anglais ? Le pire, ce sont les commentaires du type « So true ! ».

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Trop con-cernés pour innover

Vous êtes dans une entreprise ringarde qui est en train de se faire ubériser ? Faites-vous plaisir et publiez cette fameuse image qui montre l’inventeur de la roue que personne n’écoute. Existe en noir et blanc, en couleur, en version Lego.

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La différence entre le bon manager et le mauvais manager

Alors, le mauvais manager, il manage. Et le bon manager, il manage aussi … mais c’est pas pareil. Vous trouvez que votre boss correspond à la colonne de gauche ? Et vous, vous vous retrouvez plutôt sur la colonne de droite ? C’est parfait.

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Le changement c’est bon pour le voisin

Le changement c’est maintenant … ou pas. J’ai souvent vu cette petite BD depuis le début de l’année avec les débats autour de la loi El Khomri.

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La vie c’est difficile … but never give up

Les citations des entrepreneurs comme Steve Jobs ou Richard Branson ont le vent en poupe sur Linkedin. Mais celui que j’ai beaucoup vu cette année, c’est Jack Ma, le fondateur du site Alibaba. ll a vécu le conte de fée de l’entrepreneur: il a été rejeté par des universités et des entreprises prestigieuses mais un jour il a trouvé son business charmant. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de clients.

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Les citations d’Einstein

Les citations d’Einstein forment une catégorie à elles seules. Le simple fait de citer son nom semble induire de la suprême intelligence. Je retrouve souvent cette phrase qui lui est attribuée: « If you can’t explain it simply you don’t understand it well enough. » En fait, rien ne prouve qu’Einstein a dit ça. Cela viendrait plutôt d’un poète français du 17ème siècle, Nicolas Boileau-Despréaux, qui a écrit: « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. »

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Pour être plus efficace et 100% inspiré, il existe même le Best Of d’Albert avec ses 21 meilleurs titres. Si vous n’arrivez pas à lire, ce n’est pas grave. En réalité, l’important c’est de liker.

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L’humain c’est bien

On retrouve beaucoup de phrases autour du management qui rappellent que les salariés sont la clé du succès d’une entreprise. Vu le nombre de personnes qui likent ce genre de phrases, je dirais qu’il existe un malaise dans le monde de l’entreprise.

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On est tous des winners …

On doit croire en nos rêves, il ne faut pas écouter toutes ces personnes négatives autour de nous. Et de toute façon, ce n’est pas grave, l’échec est quasi glorifié sur Linkedin. C’est même recommandé d’avoir connu un minimum d’échecs. Bizarre que Linkedin n’ait pas encore mis sur sa liste de compétences « champion du monde en cash burn ».

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Je me tire une balle dans le pied

Un post qui explique ce qu’est le marketing avec une madeleine à 30 centimes, un muffin à 2,50 € et un cupcake à 5,50€. Ces trois produits ne seraient au final pas si différents les uns des autres … excepté leur marketing.

Cette image n’est pas uniquement postée par des ingénieurs qui se battent contre l’existence des cupcakes et du marketing mais par les personnes qui travaillent dans le marketing.

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On a 40 ans, soyons réac

Nous sommes en pleine fièvre Pokémon Go. Je vois pleins d’articles sur la stratégie digitale autour du jeu, c’est logique, tout le monde veut en être. Et puis j’ai vu ce post complètement réactionnaire apparaître sur mon Linkedin : si tu as 40 ans, tu dois paniquer car la génération qui va payer ta retraite joue aux Pokémons.

Jouer à Pokémon Go serait donc une activité stupide. En effet, il ne s’agit pas de trouver une solution au changement climatique mais bien d’un jeu.

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Linkedin est un repaire de génies

Je pensais que les gens n’aimaient pas les maths … je me suis trompée. Les tests de maths et autres énigmes géométriques enflamment Linkedin . Il est parfois demandé de ne pas spoiler la réponse dans les commentaires, mais seulement de liker … c’est quand même moins drôle si on peut pas montrer qu’on est super intelligent.

Il paraît que ces tests sont moins inoffensifs qu’il n’y paraît. Tout d’abord ils ne sont pas si difficiles que ça. Et cela serait un moyen pour des personnes malveillantes de s’attaquer au réseau social.

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Et si tous ces petits messages n’étaient pas si innocents ?

J’avais envie d’écrire cet article pour m’amuser mais en y réfléchissant un peu, et en fouillant un peu sur le net, on trouve toujours un chercheur qui a travaillé sur le sujet. Selon le psychologue Christopher Hedges, tous ces posts, ces citations, ces leçons de vie auraient un effet déprimant sur ses lecteurs. Ils sont le reflet de ce qu’il dénonce: la dictature de la pensée positive. Ces citations nous rappellent à quel point notre chef ou notre entreprise est nul (voire les deux!). Si on n’aime pas son travail, c’est de notre faute, on l’a mal choisi (merci Confucius). Comme Jack Ma, on s’est fait recalé par des recruteurs, mais on n’est pas encore devenus des super-entrepreneurs. Pire, on achète même des cupcakes à 5 € l’unité !

J’ai bien envie de chercher une citation pour dénoncer tout ça et de la publier sur LinkedIn.

Hervé Pépin, responsable de l’atelier mobilité et media sociaux du Sncd et président de Nexize est venu présenter les nouvelles règles du jeu sur les réseaux sociaux lors du salon e-commerce paris 2015 qui s’est déroulé du 21 au 23 septembre 2015 à Paris. L’occasion de rappeler quelques chiffres clés sur les réseaux sociaux, de parler de la puissance du réseau social Facebook, de l’importance d’avoir son application ou pas, de l’emailing et d’un peu de data.

Le mobile et les réseaux sociaux.

Les derniers chiffres issus du baromètre annuel des usages des internautes de la SNCD montrent à quel point la consommation de contenu a irrémédiablement changé avec internet et surtout avec la place de plus en plus grande du mobile. La grande majorité des français a accès à internet: 55 millions d’internautes sur une population totale de 66 millions d’habitants. Et c’est désormais le mobile qui est devenu le premier moyen d’accès à internet.

Et que font les mobinautes sur leur téléphone ? Ils vont sur Facebook. A lui seul, le réseau social représente 20% du temps passé sur les applications mobiles. Facebook déclare aujourd’hui 1,49 milliards d’utilisateurs actifs et quasiment 1 milliard d’utilisateurs quotidiens. 655 millions ne se connectent que sur mobile. Avec 1,8 millions de like par minute, Facebook est devenu un carrefour d’audience massif pour les marques qui représente à lui seul plus de 7% de dépenses publicitaires sur internet.

La palette d’outils mis à disposition par Facebook pour les marketeurs s’élargit de plus en plus. Il est possible de générer plus d’engagement sur les publications des marques (car sans investissement publicitaire, le taux de reach est faible et les fans ne voient tout simplement pas le post de la marque). Il est désormais possible de cibler des populations spécifiques, de travailler sur le téléchargement d’une application, de promouvoir une entreprise au niveau local.

Le paradoxe pointé par Hervé Pépin est que Facebook a désormais une meilleur connaissance client que les marques elle-mêmes, et que cela risque de s’amplifier. En tant que plateforme publicitaire, Facebook a tout intérêt à développer le temps passé sur son site et son application. Les marques doivent donc apprendre à utiliser les réseaux sociaux comme une source supplémentaire de connaissance client en  exportant une partie de la data disponible sur facebook versus leur propre base de donnée client.

Brand content: responsive et social.

En 2015, Google a changé son algorithme pour favoriser les sites responsive c’est-à-dire ceux qui s’adaptent aux mobiles. Pourtant, en France, 64% des sites ne sont pas adaptés au mobile selon le panel yooda (avril 2015). Ces sites sont donc pénalisés par l’algorithme de référencement Google.

Les sites de marques doivent donc proposer un expérience adaptée au mobile et leur contenu doit renvoyer vers les réseaux sociaux. Il est important pour les marques de pouvoir comprendre et identifier les internautes qui partagent leur contenu et pour quelles raisons. Là encore, cette connaissance des ambassadeurs d’une marque ne doit pas être laissée aux réseaux sociaux.

Une application pour ma marque: pas forcément.

Si on assiste bien à une explosion de la part du mobile dans les usages, on pourrait croire que le développement d’une application mobile pour les marques soit la nouvelle priorité. Si l’application d’une marque ne fournit pas un service différent de celui offert par le site, elle aura du mal à émerger et à rentrer dans les habitudes d’utilisations des mobinautes. Hervé Pépin rappelle également qu’il faut que la marque ait les moyens de promouvoir fortement l’application afin d’être visible et donc téléchargée. L’application mobile reste encore optionnelle en 2015.

L’email: toujours là.

L’email demeure un canal d’actualité efficace dans un programme relationnel avec un ROI élevé. L’emailing devient plus automatisé et plus personnalisé. Il doit bien sûr être responsive pour que la consultation sur mobile procure une expérience positive. Et sa performance doit être analysée.

La data, pour comprendre.

Au final, les marketeurs ont à leur disposition de nouvelles sources de compréhension et de connaissance de leurs clients qu’il faut intégrer à leur propre base de donnée marketing et à leur segmentation client. Qui sont leur fans ? Leurs clients sont-ils tous fans de leur marque ? Qui sont les fans influents ? Il est urgent de prendre le contrôle de la data afin de garder la maîtrise de sa connaissance client selon Hervé Pépin.

Retrouvez le support de cette présentation sur slideshare.

Crédit photo : Unsplash

Les médias sociaux sont une source précieuse d’informations pour les marques qui veulent connaître l’opinion de leurs clients. Les internautes donnent leurs avis sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Instagram. Ils échangent auprès de leur communauté sur des forums. L’information semble donc être disponible et à la portée du marketeur sans plus avoir besoin d’interroger le client directement.

Cependant, le directeur général européen de la société Vision Critical a rappelé lors de son intervention au Printemps des études 2015 que l’analyse des médias sociaux est certes pertinente et intéressante, mais qu’elle ne dit pas tout sur les clients.

Ce que l’analyse des médias sociaux ne vous dit pas sur vos clients

Les consommateurs peuvent désormais s’exprimer librement sur les marques sur internet, mais ceux qui s’expriment ne sont pas forcément représentatifs de l’ensemble des consommateurs. Vision Critical a mené une étude sur les réseaux sociaux et identifié plusieurs profils.

  • Les embusqués, peu actifs sur les réseaux, qui publient au plus une fois par semaine.
  • Les amateurs qui postent 2 à 4 fois par semaine.
  • Les enthousiastes qui postent au mois 5 fois par semaine.

Ecouter uniquement les réseaux sociaux revient à n’écouter qu’une minorité de personnes.

Les enthousiastes sont responsables de 85% des publications sur les réseaux sociaux mais ne représentent que 30% de l’audience média, selon l’étude Vision Critical. Ecouter les réseaux sociaux revient donc à écouter qu’une minorité de personnes.

La communauté virtuelle pour interroger régulièrement ses clients

L’institut Vision Critical propose la création de communautés virtuelles pour compléter l’écoute des réseaux sociaux. Une communauté virtuelle consiste consiste à recruter un certains nombres d’individus pour les faire interagir sur une plateforme et les interroger régulièrement sur un sujet ou une marque. Le suivi longitudinal est ainsi possible puisque les individus sont identifiés et qualifiés, ce qui n’est pas possible sur un réseau social: on ne sait pas toujours identifier une personne dans le temps et sur les différents réseau sociaux ou forums.

Jérôme Rivière, responsable des études marketing Europe pour Meetic, est venu parler de la communauté virtuelle mise en place en France par Vision Critical en 2014. Meetic souhaitait renforcer sa connaissance client pour avoir de nouveaux insights consommateurs de façon plus rapide et plus agile. Le marché de la rencontre amoureuse sur internet est en effet un marché dynamique et challengé avec des concurrents comme Tinder ou Happn.

La communauté virtuelle présente alors plusieurs avantages :

  • Agilité: la possibilité de faire des tests en réel auprès de la communauté et donc de s’adapter rapidement.
  • Consumer centricity: un outil fédérateur au sein de l’entreprise qui permet de mettre le consommateur au coeur de la stratégie.
  • Optimisation du budget études marketing: la possibilité de réaliser des études de façon régulière en interrogeant directement les membres de sa communauté.

Meetic a déjà réalisé plus de 30 études quantitatives via sa communauté virtuelle qui compte 5000 membres, recrutés principalement via leur CRM. Les nouvelles fonctionnalités sont testées via la communauté, et la possibilité de les interroger permet de mieux comprendre les résultats des A/B tests.

Parce que trouver l’âme soeur n’est pas si simple.